Congrès de l'AFDJEVP. À la frontière des enjeux écologiques et sociaux
Les trames vertes et bleues ont un rôle à jouer dans la gestion de la biodiversité en ville, mais il ne faut pas « laisser faire » ni « sanctuariser ».
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Le congrès annuel de l'Association française des directeurs de jardins et espaces verts publics (AFDJEVP) s'est déroulé les 15 et 16 septembre derniers à Roubaix. Comme d'habitude, des visites sur le terrain étaient proposées la première journée, suivies d'un colloque le vendredi, organisé en partenariat avec le CNFPT, le Certu et la ville de Roubaix. Le thème – « Trame verte et bleue dans les agglomérations : quels projets de territoire ? » – a fait salle comble.
La biodiversité en ville, un sujet complexe...
En introduction, Gaëlle Aggeri, responsable du pôle génie écologique du CNFPT/Inset de Montpellier, et Emmanuel Boutefeu, chargé d'études environnement au Certu, ont replacé le sujet dans son contexte, en soulignant l'engagement pionnier des collectivités et de la région Nord-Pas-de-Calais dans ces démarches. Ensuite, Philippe Clergeau, écologue et professeur au Muséum national d'histoire naturelle de Paris, coordinateur du programme « Trames vertes urbaines » de l'agence nationale de la recherche (ANR), s'est interrogé sur l'apport des scientifiques dans cette stratégie nationale. Après avoir expliqué ce qu'il fallait entendre par « trames vertes et bleues » (corridors et réservoirs insérés dans une matrice), il a rappelé que la conservation de la biodiversité en ville est plus complexe qu'il n'y paraît. « Elle est influencée par l'action de l'homme et, plus qu'ailleurs, la biodiversité urbaine doit être gérée. »
Il n'est pas envisageable de raisonner la préservation de la biodiversité par les seules actions de « laisser faire » ou de « sanctuarisation ». La fragmentation des territoires est forte en milieu urbain, avec une matrice complexe, ce qui pose des problèmes pour la dispersion des espèces.
... Une nécessité pas toujours appréciée
En outre, il n'est pas facile de concilier les enjeux écologiques et sociétaux : la biodiversité ordinaire n'est pas toujours « appréciée », ce qui pourrait freiner la fréquentation par le public de certains corridors écologiques... Philippe Clergeau a souligné l'importance d'un travail de recherche interdisciplinaire et le rôle fondamental de l'écologie du paysage. Une approche qui passe par des inventaires d'espèces, mais surtout par la sensibilisation et la communication auprès des élus et de la population.
Yaël Haddad
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